Johann Maugueret sur le rapprochement de RISE-UP et NEO MOB

Johann Maugueret est le fondateur de RISE-UP, société qui est devenue en quelques années le leader indépendant de la distribution de nouveaux véhicules électriques individuels (NVEI). Il nous explique le chemin parcouru et l’accélération que va pouvoir prendre l’entreprise grâce à son rapprochement avec NEO MOB, la structure d’investissement de Dimitri Peucelle.

Johann, quel est votre parcours ?

Johann Maugueret

Je suis en quelque sorte tombé dans la création d’entreprises il y a 14 ans sans être prédestiné à ce type de parcours. C’est mon caractère qui m’a poussé dans cette voie-là, mon goût de l’aventure et ma créativité notamment. Pour mettre le pied à l’étrier, si vous me permettez le jeu de mot, j’ai débuté par la distribution d’échasses à ressort, un produit de niche destiné aux arts du cirque. Lorsque cette activité est arrivée à une certaine stabilisation, un partenaire allemand m’a proposé de distribuer les premières trottinettes électriques. Il faut bien se rendre compte qu’il y a 10 ans, nous étions vraiment précurseurs car le marché n’avait pas du tout la dynamique qu’il a aujourd’hui. Rise-Up a donc pivoté vers la trottinette électrique, essentiellement pour une clientèle BtoB. Le développement a été exponentiel puisque nous sommes passés de 600.000 € de CA avec les échasses à 8 millions avec les trottinettes. Rise-Up est devenu un groupe, a acheté un bâtiment de stockage et a implanté un magasin de revente à Paris.

Comment avez-vous senti qu’il s’agissait d’un marché porteur ?

Je pressentais à la fois l’essor de la micromobilité et la bascule entre les moteurs thermiques (y compris de voitures) et les moteurs électriques. Une prise de conscience environnementale collective commençait en effet à se répandre et allait forcément impacter les moyens de transport. Ce qui m’a permis de prendre une longueur d’avance, ce sont les relations que j’ai tissées avec les fabricants chinois. Depuis 12 ans je me rends en Chine à minima 1 fois par an pour 3 ou 4 semaines et je possède donc une compréhension assez fine de leur culture, de leur façon de faire du business, de leurs atouts industriels etc. J’ai visité de nombreuses usines, me suis intéressé à leurs process et cela a clairement joué dans le développement de Rise-Up.

Comment avez-vous développé Rise-Up par la suite ?

Au départ nous étions distributeurs d’une seule marque, puis peu à peu nous avons étoffé le portefeuille. Je pense que notre force a été de construire le marketing des différentes marques pour la France avec des sites internet satellites qui pouvaient servir de showroom sur le web, attirer les clients et aider à nouer des contrats de distribution exclusive.

Comment se comportait le marché pendant ce temps-là ?

La distribution se partageait entre les magasins spécialisés et la grande distribution qui s’est lancée un peu plus tard en se basant sur des prévisions très optimistes à plus de 5 ans. Au départ, la question se posait de savoir s’il s’agissait d’un marché de forme porté par une tendance volatile, ou de fond avec des déterminants structurels solides. Le déploiement par une foule d’opérateurs de la location de trottinettes électriques a permis de la démocratiser et a boosté le nombre d’usagers quotidiens. Dernière preuve de l’avenir de cette tendance : les pouvoirs publics ont inscrit ce mode de mobilité dans le code de la route ce qui montre bien que la tendance est pérenne et que le marché peut se projeter sur le long terme. De mon point de vue, nous avons encore 10 ou 15 ans devant nous avant que les ventes ne se stabilisent.

Quel était l’objectif de ce rapprochement avec NEO MOB, la structure d’investissement de Dimitri Peucelle ?

Me rapprocher d’un autre acteur, sans savoir exactement dans quel cadre, est un projet que j’avais envisagé avant la Covid-19 pour développer l’entreprise – proposer par exemple des draisiennes, des vélos et des petites motos électriques – distribuer davantage de marques, dénicher le nouveau véhicule qui plaira au public etc. Une des finalités de la nouvelle entité est de construire un réseau européen pour donner une envergure plus importante à la société et mieux la structurer pour pouvoir réaliser toutes ces belles ambitions. Dimitri Peucelle qui est un ancien dirigeant de Dyson France et d’Europe du sud possède une très riche expérience dans le management et le développement de grandes structures. Nous sommes très complémentaires en fait. De mon côté, je vais passer une grande partie de mon temps en Chine pour développer de nouveaux partenariats, me concentrer sur le sourcing auprès des fabricants et le développement des futurs modèles.

Comment avez-vous rencontré Dimitri Peucelle ?

C’est Vincent Juguet de MBA Capital Paris qui l’a approché pour ce projet, ainsi que d’autres acteurs potentiellement intéressés par le challenge. De mon point de vue, Dimitri Peucelle possède l’expérience la plus convaincante, comme son parcours en témoigne. Il connait parfaitement les spécificités des produits techniques et notamment la dimension SAV. Et pour couronner le tout, le feeling est très bien passé, ce qui est essentiel pour moi. Très honnêtement, si je n’avais pas rencontré le bon partenaire, j’aurais différé l’opération.

Comment s’est déroulé l’accompagnement de Vincent Juguet ?

Vincent m’a été présenté par BNP Paribas qui est la banque historique de Rise-Up. Même si j’ai rencontré d’autres conseils, là encore la composante humaine a primé car c’est mon mode de fonctionnement. Je privilégie toujours les personnes bienveillantes, en plus du sérieux de leurs compétences bien sûr !

Vincent Juguet a pris le temps de m’expliquer en détails les différentes étapes, le planning en me précisant qu’il fallait compter entre 8 et 18 mois avant la clôture de la transaction. Le deal a finalement été conclu en 12 mois. Vincent Juguet m’a accompagné avec beaucoup d’agilité : dossier de présentation, valorisation de la société en m’éclairant sur les différentes méthodes possibles, entretiens avec les éventuelles contreparties, négociations, data room, aspects administratifs, signature etc. Je tiens à préciser que toute l’opération a été réalisée en pleine période Covid ce qui a forcément complexifié la donne. Au final MBA Capital a été un conseil très présent y compris dans les moments difficiles et Vincent Juguet un grand facilitateur. Et c’est exactement ce dont j’avais besoin !

Mis à jour le 3 mars 2022

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