En tant que réseau mondial de sociétés de conseil en fusions et acquisitions qui œuvre depuis 2004 dans 40 pays, M&A Worldwide dont MBA Capital fait partie se penche sur un secteur des boissons en pleine transformation face aux nouvelles façons de consommer et aux modifications de comportement du marché. Résumé des grandes tendances à retenir détectées par les experts de M&A Worldwide du secteur.
Le marché des boissons a été plus que porteur si l’on s’en réfère aux dernières transactions réalisées par M&A Worldwide. En termes de chiffres, il représente entre 18% et 23% des transactions opérées ces cinq dernières années dans l’industrie Food & Beverage.
En 2019, de manière générale c’est en Europe que le marché a été le plus actif, comptabilisant 50% des opérations. Néanmoins, la transaction la plus importante de l’année a été réalisée en Australie, puisque la firme japonaise Asahi Group Holdings a annoncé l’acquisition du leader australien de production de bière et de cidre Carlton & United Breweries pour la somme de 11,3 milliards de dollars. Objectif de cette opération d’ampleur : rassembler certaines des marques d’alcool et de boissons non alcoolisées les plus connues et les plus aimées, exploiter des opportunités de cross-selling dans différents pays et s’appuyer sur des économies d’échelle en termes aussi bien de distribution que de coûts logistiques.
Cette tendance à la consolidation est également visible sur les opérations de plus petite taille. Les plus grands producteurs de marques de boissons sont confrontés à de nouveaux challengers, notamment des artisans et des producteurs premium qui leur prennent des parts de marché. Les leaders cherchent de nouveaux moyens d’endiguer la baisse des ventes et améliorer leur EBITDA. En raison des synergies potentielles dans la fabrication et la distribution, les rapprochements représentent une opportunité tactique et stratégique, aussi bien pour les vendeurs que pour les acheteurs.
Sur le marché des boissons, il n’est pas anodin de constater que des entreprises initialement spécialisées dans les boissons alcoolisées produisent également des sodas, et inversement. Prenons l’exemple de Coca-Cola qui a lancé au Japon une boisson alcoolisée « Lemon-do ».
Les habitudes changent, et les nouvelles tendances « healthy » n’ont pas fini d’impacter le marché de l’agroalimentaire. Ce mode de vie plus sain vers lequel tendent de plus en plus de consommateurs est soutenu par de nouvelles réglementations en vigueur dans plusieurs pays, qui interdisent désormais les campagnes publicitaires pour les boissons alcoolisées.
C’est pourquoi les producteurs de boissons alcoolisées se sont vus contraints de trouver de nouvelles alternatives, comme des versions sans alcool de leurs bières, cidres, vins ou encore cocktails. En résumé, le secteur du sans alcool demeure très prometteur même si pour le moment les parts de marché n’augmentent pas aussi rapidement qu’attendu.
Malgré un ralentissement économique observé dans le pays, les entreprises nationales et étrangères n’ont pas cessé d’investir dans le secteur du vin en Argentine.
La compétition s’intensifie et des acteurs leaders cherchent à s’emparer des entreprises familiales traditionnelles. L’arrivée de nouveaux acteurs dans cette industrie s’accompagne d’une transformation du marché et d’une croissance de l’offre sur le segment premium. Au cours des années 2018 et 2019, les activités de fusions et acquisitions dans le secteur viticole argentin ont été dynamiques, en particulier sous l’impulsion des grands domaines locaux et internationaux.
Sur le marché australien, la demande concernant la bière artisanale est en forte hausse, portée par les nouveaux goûts des consommateurs qui recherchent des bières plus premium. L’autre secteur porteur concerne les boissons énergétiques, une croissance annuelle de 3,4% y est attendue dans les 5 prochaines années. Ainsi Coca-Cola Amatil (CCA) et Asahi ont augmenté leur production afin de concurrencer les géants du secteur, Redbull et V Energy.
Les marques locales sont omniprésentes sur le marché. Jusqu’à ces dernières années, la majorité d’entre elles étaient gérées par les plus grandes entreprises croates. Mais depuis peu, on assiste à l’arrivée de multinationales comme en témoigne par exemple l’acquisition de StarBev pour 2,65 milliards d’euros par Molson Coors Brewing en 2012. En termes d’opportunités, il existe de nombreuses sociétés croates régionales attrayantes car bien ancrées sur le marché local et possédant des marques fortes.
Les ventes de bières « industrielles » comme Heineken ou Carlsberg ont chuté ces dernières années au Danemark, délaissées sous l’effet de l’engouement pour la bière artisanale fabriquée dans les très nombreuses petites brasseries implantées dans la région. Le groupe Carlsberg, troisième plus important brasseur mondial, a acquis depuis 2013 huit brasseries chinoises, une au Royaume-Uni, une grecque et pris le contrôle partiel d’une brasserie portugaise. Carlsberg et Royal Unibrew cherchent ainsi à se positionner rapidement sur des bières artisanales, différentes de leurs produits industriels traditionnels.
L’eau minérale, les boissons gazeuses et la bière, voilà les trois breuvages les plus consommés par les Allemands. L’eau minérale est n °1 avec 154 litres par personne par an, suivie par les boissons gazeuses (123 litres) et la bière avec 102 litres, dont la consommation diminue à mesure que celle de l’eau augmente. Avec près de 1.500 brasseries en Allemagne, le marché est toujours fragmenté et régionalisé. Les boissons à base de bière, les bières sans alcool, les bières spéciales, régionales et artisanales sont des catégories en croissance. Sur le marché des boissons gazeuses, les thés glacés, les boissons énergisantes et les boissons amères se développent.
L’activité fusions et acquisitions dans le secteur Food&Beverage est principalement tirée par des acheteurs stratégiques, y compris des sociétés de capital-investissement. Le secteur des boissons continue d’être un espace actif pour ces opérations avec des multiples autour de x16,5 dans les boissons alcoolisées et x15 pour les boissons non alcoolisées. Les marques de vin (ultra) premium et de vin mousseux devraient susciter l’intérêt des fonds de Private Equity et celui des investisseurs financiers en raison de marges attractives. L’activité M&A des boissons gazeuses sera elle portée par la recherche de produits d’excellente qualité.
En 2019 par exemple, Coca-Cola HBC a fait l’acquisition de la compagnie italienne Lurisia, une entreprise innovante d’eau minérale et de boissons gazeuses pour la somme de 88 millions d’euros.
Les ventes de vins, bières et spiritueux comme la vodka diminuent en faveur des boissons non-alcoolisées qui ont un franc succès, phénomène très certainement lié à la diffusion désormais interdite de publicités pour l’alcool. Les entreprises se tournent désormais vers la production de boissons non-alcoolisées, même si la bière reste la boisson la plus plébiscitée par les habitants. La Lituanie possède une longue tradition de brassage de bière. Trois des plus grandes brasseries sont détenues par les géants internationaux de la bière Carlsberg, Royal Unibrew et Olvi, mais leur part de marché locale diminue à mesure qu’entrent de nouveaux producteurs de bière artisanale sur le marché. Les brasseries artisanales devraient à l’avenir constituer une cible de choix pour des investisseurs internationaux ou pour des grands acteurs locaux.
La bière y est la boisson la plus populaire, et les Pays-Bas représentent un acteur majeur du secteur en termes de production. Ces dernières années, les leaders néerlandais comme Heineken et Bavaria ont racheté de nombreuses entreprises locales mais également étrangères pour augmenter leur part de marché. Notons l’engouement pour les bières spéciales aux saveurs variées. Du côté des sodas, tous les signes augurent d’une consolidation à venir du secteur étant donné la baisse de la consommation. Elle ne devrait pas seulement être horizontale mais également verticale, à l’instar de la reprise de divers embouteilleurs par le plus grand producteur de boissons gazeuses aux Pays-Bas, Refresco Group.
Le marché polonais des boissons non-alcoolisées, estimé à 5,7 milliards d’euros en 2020, se transforme ! Les habitants se ruent sur les boissons énergétiques aux ingrédients naturels, tels que le curcuma ou le matcha. Les véritables jus de fruits, non réalisés à partir de concentrés, sont également très appréciés. La nécessité de consolidation face à une industrie des boissons et de l’eau en bouteille très fragmentée, composée de nombreuses entreprises locales de taille moyenne reste le principal moteur des fusions et acquisitions.
La production de vin s’accroît pour la Roumanie, avec une augmentation de 18% entre 2017 et 2018. Le pays se classe ainsi 6ème en Europe. Le marché de la bière y est lui aussi déterminant, générant des emplois grâce aux nombreuses brasseries nouvellement établies. Enfin, la Roumanie constitue un marché au potentiel très prometteur pour le cidre, c’est un secteur fortement concentré avec deux producteurs de bière (dont Heineken) et un producteur de vin mousseux qui contrôlent la quasi-totalité du marché roumain.
Le secteur de l’alimentation et des boissons en Espagne a réussi à maintenir des ratios d’investissement élevés et est resté attractif pour les investisseurs en Private Equity. Les exportations sont concentrées sur l’UE (66,3% en 2018), la France, l’Italie, le Portugal, le Royaume-Uni et l’Allemagne étant les principales destinations.
Les bières locales aux saveurs inédites attirent les consommateurs, tandis que des nouvelles marques émergent dans un pays où les amateurs de bière sont demandeurs de renouveau. Si l’on considère les faibles barrières à l’entrée et la demande croissante, cela pourrait être le bon moment pour certains de renforcer leur position par l’acquisition de concurrents.
Malgré l’incertitude liée au Brexit au Royaume-Uni en 2019, l’activité fusions et acquisitions dans l’industrie des boissons est restée dynamique. Les grandes entreprises cherchent à diversifier leur portefeuille de produits face aux changements de préférences des consommateurs, tandis que le taux de change favorable encourage les projets d’investissements étrangers.
Au cours des douze derniers mois, l’industrie britannique des boissons a enregistré 31 transactions, dont 24 dans le segment des alcools. Les brasseries de bière artisanale ont la cote, avec 13 acquisitions réalisées en 2019, des sociétés brassicoles mondiales telles que Molson Coors, Asahi et Lion ayant notamment fait leurs achats au Royaume-Uni.
Les modes de vie plus sains bousculent également la tendance et le marché des spiritueux sans alcool, qui, après seulement 3 ans, est déjà évalué à plus de 6 millions de dollars.
Les acquisitions de sociétés de café au Royaume-Uni sont responsables de plus de 50% des activités de fusions et acquisitions : le marché se concentre à la fois parmi les leaders du marché tels que Costa Coffee acquis par Coca-Cola et Pret A Manger acquis par JAB Holdings, et parmi les acteurs de taille moyenne. Face à l’appétence des consommateurs pour cette boisson, aucun signe de ralentissement de l’activité n’est à prévoir.
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Mis à jour le 4 mars 2022
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