Paul Adam a déjà fait l’objet d’un article qui relate son expérience de la cession de son entreprise ITL, ainsi que sa vision du marché des datas, sujet central dans sa vie professionnelle. Intéressons-nous maintenant à l’Observatoire des Produits du Terroir (LOPT.ORG) un développement qu’il anime depuis qu’il ne dirige plus ITL, et qui va certainement l’occuper pendant un petit paquet d’années ! Quarante ans à traiter des datas, à bâtir des stratégies de conquête et de fidélisation pour ses clients lui ont permis d’acquérir une forte maîtrise du sujet. Cela lui offre aujourd’hui un tremplin pour concrétiser L’Observatoire des Produits du Terroir. Entrepreneur un jour, entrepreneur toujours ?
Paul Adam est un bon connaisseur de la gastronomie, des spécialités culinaires qui font la réputation d’une localité, d’une région, d’un terroir… Descendant de quatre générations d’épiciers, il dit de lui qu’il est « né dans une épicerie qui a été laminée par la grande distribution ». Il a connu sa mère et sa grand-mère derrière un modeste comptoir en Alsace, devenu micro supérette en self-service juste avant l’arrivée des supermarchés. Il a lui-même cherché les moyens de contourner le problème posé par la concurrence des grandes enseignes. De 1984 à 2017, à côté de ses activités dans le marketing de la vente à distance, il a animé « La Cigogne Gourmande », une plateforme de vente de produits gastronomiques alsaciens qui regroupait une vingtaine d’artisans locaux. Société qui a frisé les 3 M € de CA avec 30 000 clients.
Il agit désormais dans la continuité pour la sauvegarde sur l’ensemble du territoire français des petites entreprises de production, fermes et conserveurs qui disposent de leurs propres outils de commercialisation (boutique en ligne) et de logistique. Il leur apporte des moyens de gagner en visibilité et d’accroitre leur potentiel de prospection. Boostés par les datas et la connaissance des profils consommateurs, ces moyens ont fait leurs preuves pour les grandes entreprises qu’il a accompagnées. Paul Adam les transpose au cas des producteurs indépendants.
De nombreux guides récents existent sur les restaurants mais aucun ne référence les producteurs qui créent ce que nous avons dans notre assiette. Paul Adam regrette ce qu’il perçoit comme une sacralisation du restaurant qui oublie le produit. Pour y remédier, il a fallu recenser les producteurs régionaux et avant cela les produits. En partant du petit bijou que sont les inventaires de Curnonsky, Rouff et De Croze entre 1925 et 1932, les dernières technologies numériques présentes au sein de sa société ITL ont permis d’en numériser toutes les listes et cartes, pour ensuite croiser ces données avec ce qui existe de plus complet et de plus récent : les travaux du Conseil National des Arts Culinaires (CNAC) créé par Jack Lang en 1989 et qui s’est éteint en 2000. Un énorme travail pour la sauvegarde du patrimoine culinaire sous l’angle de la culture, édité en 24 volumes chez Albin Michel titrés « Inventaire du patrimoine culinaire de France » et regroupant produits du terroir et recettes traditionnelles.
Ces deux inventaires (Curnonsky, CNAC) ayant été réalisés avec des données géographiques et administratives qui ont évolué depuis, LOPT opte pour un autre parti-pris et se place au niveau d’un découpage plus « naturel » par terroir… vaste sujet !
L’Observatoire des Produits du Terroir comprend une carte interactive de 8 600 produits et spécialités du terroir, regroupés à l’échelle de 443 régions naturelles françaises. Fondement même du site www.lopt.org, la géolocalisation des producteurs régionaux a été réalisée sans passer par Google. Les équipes ont travaillé avec des données disponibles et publiques, s’aidant de celles de l’Insee mais aussi de ChatGPT.
L’Observatoire des Produits du Terroir n’est pas un site marchand, sa vocation est d’aider les producteurs à faire venir à eux des clients potentiels, à créer du trafic vers leurs propres sites : site internet et site de production.
Le bon référencement de LOPT sur les moteurs de recherche, ainsi que les outils digitaux et papier en faisant la promotion permettront aux producteurs référencés de gagner en visibilité. Ils sont réceptifs à cette initiative qui permet à un charcutier de Balagne, un biscuitier de Cornouaille, un producteur de foie gras de la Chalosse et un chocolatier du
Pays d’Auge de faire connaitre leurs fabrications et leur site internet à des milliers d’amateurs de produits authentiques, sans qu’aucune commission ne leur soit prélevée sur les ventes en résultant. Preuve de leur adhésion au concept, le mail de l’Observatoire des Produits du Terroir leur suggérant d’aller compléter en ligne gratuitement leur fiche établissement remporte un excellent taux d’ouverture frisant les 50 %.
Paul Adam apporte également sa contribution, ses recherches et expériences personnelles sur le terrain, pour étoffer certains contenus, renforcer leur attractivité, et mettre des noms d’hommes et de femmes derrière chaque trésor gastronomique. Et si un produit a disparu, la sauvegarde de sa mémoire incitera peut-être un jeune agriculteur à le tirer de l’oubli en relançant sa production pour le plus grand plaisir des consommateurs attachés à leurs racines, celles qui ont nourri leurs ancêtres.
Sont notamment prévus :
Ce n’est pas d’actualité à ce stade, et Paul Adam ne forcera pas les choses, mais projetons-nous un instant : si chacun des 15 000 producteurs alimentait une base de données avec une moyenne de 500 clients (certains avec 50 000, d’autres avec 100), cela créerait une giga base de 7,5 millions d’acheteurs qui aiment les produits du terroir. Les super profils seraient ceux apparaissant dans plusieurs fichiers, en doublon, en triplon. Cette donnée pertinente amenée par les producteurs eux-mêmes présenterait l’avantage de ne pas passer par les GAFAM. Après suppression des doublons, 2,5 à 3 millions de personnes uniques pourraient former cette base XXL de clients amoureux du terroir, au profil homogène.
Il faudrait alors une forte compétence technique dans les données, les serveurs et l’organisation d’opérations pour gérer ce fichier avec finesse, permettant à tous les producteurs référencés de s’en servir, sans gros intermédiaire… Une mission tout à fait dans les cordes d’ITL et de Klarsen, son repreneur. La boucle serait alors bel et bien bouclée pour Paul Adam.
Si vous vous demandez quels sont les produits typiques d’un terroir ? Quels plats ont nourri vos ancêtres ? Où vous pouvez vous procurer certains aliments quasi oubliés aujourd’hui ? Sachez que www.lopt.org vous apporte des réponses. Parce que le bonheur est dans le pré, dans la ruche, dans l’étable… et dans les datas !
Le bureau MBA Capital Strasbourg remercie Paul Adam pour sa confiance et tire une grande satisfaction à accompagner au quotidien des entrepreneurs inspirants. Leur parcours montre que la cession d’une affaire est certes une porte qui se ferme mais révèle également très souvent une autre porte qui s’ouvre…
Mis en ligne le 21 décembre 2023
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