L’aquaculture désigne les activités d’élevage d’espèces animales ou végétales (algues) en milieu aquatique. Elle comprend deux spécialités : l’aquaculture continentale (en eau douce) et l’aquaculture marine. Selon la FAO, organisation mondiale pour l’agriculture et l’alimentation, la moitié des denrées d’origine aquatique actuellement consommées par l’homme provient de l’aquaculture dont la croissance est d’environ 5% par an. La seconde moitié est issue de la pêche dont la production s’est stabilisée. Rappelons qu’en Europe les captures de la pêche maritime sont strictement encadrées et surveillées et que tous les pêcheurs appliquent les mesures de gestion des stocks de poissons.
En forte croissance dans le monde, les fermes marines peinent à se développer en France, et ce malgré un savoir-faire reconnu dans l’élevage, la reproduction et l’alimentation des poissons.
En France en 2018, le marché total de la pêche et de l’aquaculture représentait 2Md€.
La France dispose en outre de la 4ème production européenne en aquaculture (707M€ en 2018), mais reste loin derrière la Norvège. Cette dernière s’appuie sur une filière d’élevage de saumons très développée, qui lui permet de produire plus que l’ensemble des autres pays européens réunis. La France quant à elle est spécialisée dans la conchyliculture avec notamment de nombreuses exploitations d’huîtres et de moules sur la façade atlantique.
Deux acteurs français arrivent en tête sur le segment de l’aquaculture. Le groupe Aqualande, spécialisé dans les poissons d’eau douce, revendique la place de leader européen de l’élevage de truites. Le groupe Gloria Maris est quant à lui spécialisé dans la production aquacole marine (bar, daurade, etc.) et maîtrise l’ensemble de la chaîne de production (sélection génétique, éclosion, grossissement, élevage). En outre, moins touchés par des difficultés logistiques que les pêcheurs, ces acteurs se sont mieux adaptés à la crise sanitaire.
Néanmoins, la grande majorité des acteurs de ce secteur sont spécialisés dans la conchyliculture et l’élevage de crustacés. Ces acteurs ont souffert de plusieurs épidémies meurtrières tandis que la pisciculture peine encore à se développer. En 2020, les éleveurs spécialisés dans la conchyliculture ont beaucoup souffert de la crise sanitaire, avec la disparition de 300 enterprises.
De plus en plus de gens dépendent de l’aquaculture et de la pêche pour se nourrir et gagner des revenus, selon la FAO. En conséquence, l’aquaculture est l’agro-industrie à la croissance la plus rapide au monde. Mais pour soutenir cette croissance, il est nécessaire de garantir des sources de nutrition durables et de qualité.
Les protéines végétales sont une bonne alternative mais peuvent avoir un impact sur les performances et la qualité nutritionnelle si elles sont incluses dans des proportions plus élevées.
À ce rythme, la FAO prévoit un déficit en protéines de qualité allant de 30 à 40 MT pour l’aquaculture d’ici 2030. Les insectes sont une source naturelle et durable de protéines de haute qualité pour l’aquaculture. Au cours des dernières années, les insectes ont également démontré leurs performances dans les fermes aquacoles, renforçant ainsi leur rôle de permettre à l’aquaculture de réaliser son potentiel et de nourrir le monde de demain.
[1] Innovafeed : entreprise biotechnologique spécialisée dans l’élevage d’insectes à destination de l’alimentation animale et végétale
[2] Pure Salmon est l’une des entreprises de saumon Atlantique qui connaît la plus forte croissance au niveau mondial.
Note sectorielle sur aquaculture par Nicolas Bonnel, France, Avril 2022
Mis à jour le 19 août 2022
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