Si un premier adage nous dit qu’un petit chez soi vaut mieux qu’un grand chez les autres, un autre affirme aussi que l’union fait la force.
Il semble bien qu’en matière entrepreneuriale et financière, le sujet de la nécessité, de l’opportunité ou de l’obligation de faire « entrer un financier au capital » se heurte aussi à ces deux approches apparemment contradictoires.
Essayons alors de faire un point et une synthèse peut-être sur les éléments qui conduisent un dirigeant actionnaire, souvent majoritaire, à opter (ou non) pour l’entrée d’un investisseur qualifié de « financier » au capital de « sa » PME.
Au travers de quelques interrogations simples nous essayerons d’y voir plus clair, même si nous le pressentons déjà… tout est affaire de volonté, de pragmatisme et de compromis.
La prise de participation par un financier relève en effet d’une réflexion stratégique puisque l’opération en elle-même modifie, et en profondeur, les paramètres essentiels de l’entreprise.
Plusieurs scénarios appellent à étudier l’entrée de financiers :
Le but recherché est alors de diversifier son actionnariat et d’éviter ainsi de se voir dilué par un seul acteur. En privilégiant alors des intérêts communs autres que ceux d’un industriel par exemple, le fondateur y trouvera souvent une gouvernance plus adaptée.
L’opération implique de bien connaître les éventuels inconvénients et conséquences d’une telle opération et de bien s’enquérir des précautions à prendre. Les sujets sont multiples et les enjeux d’un niveau élevé sur des aspects aussi importants que :
Enfin, et pour être concret, l’arrivée du financier, de par le fait même qu’il n’est pas le meilleur sachant des métiers de l’entreprise, impliquera de la part de l’entrepreneur d’accepter les contraintes d’une communication transparente entre actionnaires et d’en tirer profit pour lui-même et son organisation interne. On l’a compris, il s’agit du reporting souvent anticipé négativement, mais ô combien contributeur à la bonne compréhension des deux typologies d’actionnaires.
On s’aperçoit d’ailleurs, une fois la problématique technique et administrative résolue, que rendre compte à autrui est aussi gage de meilleure compréhension de l’organisation que l’on se doit de « piloter ». Le financier, demandeur d’éléments d’analyse et de réflexion (et pas de contrôle), apportera aussi aux dirigeants l’obligation de poser les « bonnes » réponses argumentées en les prêtant au jeu du questionnement redondant… Et pas seulement sur les approches financières : le nouvel actionnaire non spécialiste « adorera », contrairement à ce que l’on pense, s’enquérir des sujets économiques (produits, marchés, innovation, concurrence…), d’organisation et de RH notamment, tant il a bien compris que les fonctions clés de l’entreprise ne sont pas prioritairement, sauf exception, celles de la finance.
Après la phase de réflexion, vient naturellement celle de la décision et de l’action où chacun prend conscience de la complexité de l’opération.
On l’a vu le choix est de nature structurelle et engage les acteurs sur une période longue.
La réflexion en amont s’avère essentielle et se doit de s’appuyer sur une équipe spécialisée.
Nécessité faisant loi, il convient de bien s’entourer et de décider sur les bases de réflexions éclairées et d’analyses partagées.
Ensuite, vient naturellement la nécessaire étape de recherche et de choix du financier susceptible – un défi en soi – de « cocher toutes les bonnes cases », cette phase étant précédée de la rédaction d’un mémorandum comportant un business plan qui sera adressé à un panel d’intervenants dont l’objet social et la stratégie d’investissement seront compatibles avec la taille, le métier… et l’opération elle-même.
Autres étapes importantes : des rencontres aptes à conforter l’intérêt réciproque dans les aspects produits-marché mais aussi appétence à faire ensemble « ce bout de chemin » nécessaire à la réalisation du projet, seront organisées.
L’intervention de MBA capital, en synergie avec les conseils de l’entreprise et des actionnaires, se fera ainsi à toutes les étapes du processus qu’elles soient celles de la réflexion en amont, de la recherche des investisseurs ou du pilotage des acteurs dans les étapes clés du processus ; y compris bien entendu l’analyse des propositions financières et juridiques jusqu’au closing lui-même.
En conclusion, on peut réussir et atteindre ses objectifs notamment de développement de plusieurs façons et bien malin qui définirait les règles pour y parvenir. L’ouverture du capital à des financiers reste un moyen et pourquoi pas un objectif
Un moyen puisque le financier entrant apportera un financement long terme, un regard extérieur et son réseau, il amènera à l’évidence solidité et confiance ; on supposera en effet de « l’extérieur » qu’il est celui qui détient la capacité voire le pouvoir d’apporter des disponibilités et sera aussi à même de faire dire oui (pour reprendre un ancien slogan de l’un d’entre eux) aux banquiers de l’entreprise.
En interne, le financier demeure un acteur structurant qui oblige à communiquer voire à expliquer et parfois rendre compte. Il est également souvent un acteur susceptible de fidéliser et d’attirer de nouveaux talents puisque gage de pérennité et d’innovation dans la stratégie de développement et de création de valeur de la société dont il est actionnaire.
L’entrée au capital par le financier n’est donc pas une obligation ni, sauf exception, un mal nécessaire ; il s’avère un moyen et une opportunité.
Apte à faire franchir des étapes de développement et d’innovation selon un calendrier somme toute court, le financier devient in fine acteur économique et participe alors, en qualité de partenaire, à la création de valeur.
Mis à jour le 9 juin 2023
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