Treize ans après son adossement, un changement d’échelle réussi pour SERES TECHNOLOGIES

En 2012, Lionel Reversat, cofondateur de SERES TECHNOLOGIES, décide de céder une part majoritaire de sa jeune entreprise au groupe industriel GORGÉ. Une démarche motivée par la volonté de consolider la vision managériale et de faire grandir la PME. Treize ans plus tard, Lionel Reversat est toujours président de l’entreprise dont la croissance témoigne d’une belle réussite. Il revient sur ces années post-cession :

Lionel Reversat
Lionel Reversat, cofondateur de SERES TECHNOLOGIES

Pouvez-vous présenter votre entreprise SERES TECHNOLOGIES telle qu’elle était en 2012 ?

C’était une PME de 20 personnes, spécialisée dans la maîtrise des risques et la conception de systèmes complexes pour des environnements très contraints : l’aéronautique, l’automobile, le ferroviaire, le nucléaire, l’hydrogène, le naval et la défense. Nous réalisions alors 1,2 million d’euros de chiffre d’affaires.

Qu’est-ce qui vous a conduit à envisager une cession partielle à ce moment-là ?

Nous souhaitions apporter plus de visibilité à l’entreprise et lui donner un meilleur équilibre. L’un des cofondateurs voulait sécuriser l’entreprise à petite échelle, l’autre visait une croissance plus ambitieuse. Pour ne plus être dans la position de deux dirigeants seuls à 50/50 et afin de solidifier les fondations de l’entreprise, nous avons pris la décision de faire entrer un partenaire industriel solide et influent auquel adosser SERES TECHNOLOGIES.

C’est là qu’est intervenu MBA Capital Marseille ?

Exactement, Pierre Roux a été une aide déterminante. Il s’est vraiment investi dans le projet. Il a identifié plusieurs acquéreurs potentiels et nous a aidés à bâtir notre présentation ainsi qu’un plan stratégique crédible. C’est lui qui nous a mis en relation avec le Groupe GORGÉ, une ETI industrielle qui partageait notre spécialité dans la maîtrise des risques, mais côté risques industriels, dans les métiers de la haute technologie.
GORGÉ n’achetait pas seulement la société SERES TECHNOLOGIES, le groupe adhérait à notre vision et misait sur les deux hommes-clés fondateurs. Avec Richard, nous sommes restés associés minoritaires au capital, avant qu’il ne quitte l’entreprise en 2015.

Concrètement, qu’a permis cet adossement ?

Beaucoup de choses ! D’abord, une meilleure structuration avec la mise en place d’outils de pilotage financier plus solides. Ensuite, l’accès direct à une direction de groupe bénéficiant d’une vision très professionnelle et d’un niveau d’expertise élevé. Enfin, une vision à long terme. Le groupe m’a fait confiance et est resté à nos côtés, avec intelligence, même dans les moments de creux. À partir de 2016, les résultats n’ont fait que croître.

Et sur le plan du développement ?

De 1,2 million d’euros de chiffre d’affaires en 2012, nous sommes passés à 53 millions d’euros et 900 collaborateurs en 2025, notamment grâce à une opération de croissance externe en 2021 : le rachat d’HELIATEC. C’est l’assise financière du groupe GORGÉ qui a permis de franchir ce cap.

La croissance externe a donc été un puissant levier ?

Oui, aujourd’hui, la croissance externe vient en complément de notre croissance organique, et je déploie l’organisation pour préparer de nouvelles acquisitions. Racheter une société, ce n’est pas simple : c’est du temps, de l’énergie, et du redressement parfois… Ce fut le cas pour l’entreprise HELIATEC que nous avons rachetée à la barre du tribunal. J’ai beaucoup œuvré pour la remettre à flot.

Comment avez-vous vécu personnellement ce changement d’échelle ?

Je ne fais plus le même métier qu’en 2012. Je suis passé d’un rôle plutôt opérationnel, commercial, à un rôle de pilotage stratégique. J’impulse la vision, avec des enjeux plus globaux : organisation, croissance, développement. Mais je suis resté moi-même. Je n’ai pas changé de personnalité. Je garde les pieds sur terre et une forte implication quotidienne.

Quelles qualités personnelles vous ont aidé dans ces années post-adossement ?

D’abord, la capacité à bâtir une équipe solide, et à l’animer. Cela demande de la rigueur, il ne faut rien laisser au hasard, de l’anticipation permanente et la volonté de faire mieux, plus vite que les concurrents. Le rôle du président est d’amener ses équipes à partager ces mêmes priorités, cette philosophie qui mène à l’implication. Ensuite, il faut de la résilience. Un chef d’entreprise prend des coups, il meurt une centaine de fois en 10 ans ! Il doit pourtant savoir se relever, rester lucide, et continuer à avancer malgré les aléas répétés.

Quel regard portez-vous sur cette cession, 13 ans après ?

C’était un très bon choix. On peut être propriétaire de 100 % d’une entreprise qui fait 1 million de CA… ou de 30 % d’une structure à 53 millions. L’essentiel, c’est ce que l’on construit et sa capacité à effectuer des mues, à changer d’optique parfois, tout en restant soi-même. Le groupe GORGÉ a été un appui solide pour SERES TECHNOLOGIES. Ils nous ont laissés libres, mais ont apporté structure, moyens et perspectives.

Quel rôle a joué MBA Capital dans cette réussite ?

Pierre Roux a effectué un travail remarquable, avec une parfaite maitrise technique et une humilité que j’apprécie grandement. Il savait bien qu’à notre niveau en 2012, on ne vendait pas un actif, mais un projet, une ambition, une équipe. Il a su le faire passer auprès des repreneurs. Son intervention a été un vrai levier. MBA Capital Marseille m’a donné beaucoup d’opportunités.
Le cabinet m’a ouvert des portes, il a structuré le dossier de SERES TECHNOLOGIES, son plan de développement stratégique et financier, et m’a donné accès à son réseau de professionnels, des avocats notamment, d’excellent niveau dans le domaine de la cession.

Quels conseils donneriez-vous à un dirigeant qui craint que la petite taille de son entreprise ne l’empêche de franchir des étapes décisives ?

D’abord, ne pas rester seul quand on se situe dans la contrainte, coincé. S’ouvrir, se faire accompagner et élargir les perspectives me parait indispensable. Ensuite, ne pas voir la cession comme une fin, mais comme un changement de trajectoire. Il faut savoir faire entrer un tiers dans l’équation, que ce soit un investisseur, un groupe ou un conseil. Cela permet souvent de révéler des potentiels qu’on ne peut pas exploiter seul.

Et demain ? Quelles sont vos ambitions ?

Nous visons le cap des 100 millions de chiffre d’affaires dans les 3 à 5 ans, grâce à la croissance organique et à de nouvelles opérations de croissance externe. Cela demande des changements opérationnels, une réorganisation et une conduite du changement continue. Je suis prêt, et toujours aussi motivé pour vivre ces futures mues. À 50 ans, je n’ai pas atteint mon plafond de verre…

Prochainement : des histoires de reprise familiale, de fonds d’investissement, de cédants qui sont partis… ou restés.

Mis à jour le 28 mai 2025

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